Nouvelles du Havre l’Insoumise

14232601_1222958501059693_5984783927056563008_n

Ce mercredi 31 août, deux dockers du port du Havre ont été appréhendés à leur domicile par les forces de l’ordre à 6h du matin. Ils ont été emmenés à Paris afin de répondre à des accusations de violence en réunion lors de la manifestation contre la loi travail qui s’est déroulée à Paris le 14 juin dernier. Rappelons que lors de cette manifestation, les dockers havrais s’étaient retrouvés nassés par les CRS au moment où ils tentaient de rejoindre leurs cars pour rentrer au Havre. La tension était montée et quelques lacrymos avaient été distribuées.

Sitôt l’annonce de ces arrestations répandue, le port du Havre s’est mis à l’arrêt.Plus aucun bateau n’est chargé ou déchargé, les ferrys assurant la liaison avec l’Angleterre restent à quai, les ponts et écluses restent baissés.

Des rassemblements et blocages ont lieu toute la journée. Le mouvement a pris fin dans la soirée, dès lors que les deux dockers ont été relâchés. Ils devront comparaître le 25 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour les faits qui leur sont reprochés.

Ces arrestations sont lourdes de sens.
Tout d’abord, elles interviennent le même jour que l’assemblée générale de l’union départementale CGT qui se tient cette année… au Havre. Est-ce une mise en garde ? une volonté d’intimidation ?
Ensuite, elles interviennent quelques jours après la déclaration par voie de presse de Michel Segain, président de l’UMEP (Union Maritime et Portuaire) qui met en garde la CGT contre toute future action de blocage. Que peut-on déduire des relations entre le patronat et le gouvernement ?
Enfin, il est à noter que les interpellations ont été faites par la police parisienne qui s’est déplacée en nombre pour appréhender ces deux “violents manifestants”. Ces arrestations ont eu lieu à 6h du matin, en présence de 7 policiers par interpellé.
Pourquoi cette affaire n’a pas été mené par la police havraise ?

Néanmoins, il est fort de constater la solidarité de toute une corporation lorsque l’on touche aux leurs. Tentez d’intimider deux dockers, et l’activité portuaire est paralysée instantanément, sans sommation. Si l’objectif de la répression est de casser les mouvements contestataires, dans ce cas, elle ne fait que les amplifier.
Le ton est donné pour la rentrée, et la reprise de la lutte.
On pensait le mouvement affaibli, ou ralenti à cause des vacances et des 3 49.3 qui ont abasourdi les militants. Mais la motivation n’est pas émaillée. On sent même poindre dans les discours des militants de tous bords lors des meetings intersyndicaux un changement de paradigme, un changement de cible. Jusqu’alors, les actions des syndicats visaient l’abrogation de la loi travail. Désormais on parle plutôt d’un changement de système, d’une chute du capitalisme, d’une insurrection comme issue possible. On parle d’action coup de poing, d’occupation de sites, de blocages de l’économie par tous les moyens, plutôt que de grands rassemblements.

On en a gros. On lâche rien.

 

 

Cet article a été publié dans Mouvement, Répression avec les mots-clefs , , , , . Bookmarker le permalien. Les commentaires et les trackbacks sont fermés.