Mardi Noir – Quatre personnes en procès pour un blocage.

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Mardi Noir – Quatre personnes en procès pour un blocage.

Ce mardi 31 mai était un mardi noir. Nuit Debout – Rouen a décidé de répondre à l’appel au blocage économique lancé par l’intersyndicale en organisant un barrage filtrant aux abords du pont Mathilde. À 6h00, quelques véhicules ont ralenti la circulation dans le sens Nord-Sud, puis une cinquantaine de personnes en gilets jaunes a fait irruption sur la chaussée. Des palettes et des pneus sont brûlés et les services de la voierie signalisent rapidement le blocage. Conformément aux sondages d’opinion, la majorité des automobilistes manifestent leur soutien au mouvement contre la loi travail.

À 8h30, le commissaire-divisionnaire René Pichon réclame la levée du barrage, pas assez filtrant à ses yeux. Les manifestants refusent évidemment de se plier à un ordre aussi absurde, d’autant que le commissaire- divisionnaire est seul. Une heure plus tard, trois voitures de la BAC se positionnent en amont du piquet. Aussitôt, les manifestants quittent les lieux sans problème et se dirigent vers le centre-ville. Une véritable chasse à l’homme commence alors. Un impressionnant dispositif policier quadrille la Croix de Pierre et le Champ de Mars et arrête les manifestants qui se sont pourtant dispersés. Quatre personnes sont placées en garde-à-vue pour entrave à la circulation et mise en danger de la vie d’autrui. Elles ressortiront le soir en l’attente de leur procès.

Pendant ce temps, des blocages avaient lieu tout autour de la ville : au rond-point des vaches, au pont Flaubert, sur la zone portuaire, à la Chapelle Darblay et à l’entrée de la Sud III. Aucun manifestant n’est inquiété. Des kilomètres d’embouteillage sont totalisés : l’opération est une réussite. Pour quelles raisons le blocage du pont Mathilde a-t-il été levé de force ? Pourquoi est-ce la BAC qui a été envoyé sur une action de blocage ? Sous quels motifs les manifestants ont-ils été poursuivis dans la rue après la fin de l’action ? Une réponse a été donnée par la police elle-même : le blocage de Nuit Debout n’aurait pas la même légitimité que ceux de l’intersyndicale.

Nous pensons que ce n’est pas à la préfecture de légitimer une action. Nous affirmons qu’il s’agit d’une opération de criminalisation du mouvement qui vise, non plus un certain type d’action, mais une certaine de ses composantes. Une telle stratégie est inacceptable. Nous devons témoigner d’une solidarité sans faille pour les jours de mobilisation à venir, dans la rue, dans les actions, face à la répression et face à la justice.

TOUS ENSEMBLE DANS LA LUTTE

TOUS ENSEMBLE FACE A LA REPRESSION

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